Jean-Claude Hesse est chargé de tout ce qui relève de la sécurité sur la commune. Une obsession pour cet homme qui cherche inlassablement les moyens d’améliorer la survie dans l’eau.
Né dans les Yvelines, il a d’abord fait sa carrière en région parisienne où il a intégré les pompiers volontaires de Paris. Arrivé en 1978 à Nantes, il continue à être sauveteur bénévole, pour la SNSM cette fois. « J’ai vu beaucoup de noyés », dit-il, toujours ému. C’est pour éviter ce genre de drame qu’il commence à réfléchir à l’idée d’une ceinture-bouée. Plutôt que l’encombrant gilet de sauvetage, la ceinture de Jean-Claude Hesse permet de conserver à bord toute sa mobilité. Une fois dans l’eau, une petite cartouche de CO² déclenche le gonflement de deux flotteurs qui permettent d’attendre les secours sans s’épuiser. La ceinture « S », clin d’oeil à son inventeur, est née. Depuis 1999, elle est commercialisée auprès des coopératives de martins-pêcheurs.
« La ceinture n’intéresse que peu les plaisanciers, regrette Jean-Claude Hesse. En revanche, les marins professionnels sont beaucoup plus sensibles à la question : tous ont dans leur entourage quelqu’un qui est tombé à l’eau ! » Pour améliorer encore la sécurité de ceux qui travaillent en mer, Jean-Claude Hesse met au point en 2004 le Navistop, une télécommande qui se porte autour du cou et permet au marin de stopper le moteur de son bateau s’il tombe à l’eau.
Retarder l’hypothermie
Jean-Claude Hesse s’attaque aujourd’hui à l’hypothermie. Il a mis au point un bracelet qui enregistre les données corps : à moins de 50 pulsations par minutes du coeur ou d’une température corporelle de 35°, le bracelet libère automatiquement des protéines hyperconcentrées qui vont pénétrer l’épiderme du poignet. De quoi tenir plus longtemps. Jean-Claude Hesse ne travaille pas seul : cinq médecins spécialisés l’épaulent. Il a aussi fondé l’Association de prévention et de précaution contre les risques nautiques qui compte 700 membres. Le bracelet est toujours à l’étude ainsi qu’une solution buvable des mêmes composants. « Ce flacon de protéines concentrées peut aussi servir aux montagnards pour, là aussi retarder l’hypothermie, précise Jean-Claude Hesse. J’ai aussi pensé aux sans-abri qui, l’hiver, risquent à tout moment de mourir de froid. Le Samu social pourrait leur en distribuer. »