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Plusieurs tests font apparaître des défauts de sécurité de la brassière gonflable pas du tout conçue pour les femmes et pas assez fun pour convaincre le plaisancier de l’enfiler.
« Le gilet de sauvetage n’est pas adapté à la morphologie féminine. Il écrase désagréablement la poitrine », a témoigné la navigatrice Catherine Chabaud au Forum de la sécurité en mer organisé par la Société nationale de sauvetage en mer à Saint-Nazaire.
À dire vrai, la lanière de maintien, fixée entre les jambes, n’est pas non plus en harmonie avec l’anatomie masculine.
Petits inconvénients au regard des inquiétudes que soulèvent les différents tests réalisés sur des gilets gonflables de 150 newtons.
Gilets qui, selon la réglementation, doivent retourner automatiquement une personne inconsciente dans les cinq secondes lorsqu’elle tombe à l’eau. « Ce n’est pas toujours le cas », ont constaté les journalistes du magazine Voiles et Voiliers après avoir mis à l’épreuve une trentaine de ces brassières. « Douze n’ont pas rempli leur rôle. »
L’Institut national de la consommation fait le même constat. Début juillet, il va publier les résultats des épreuves infligées à neuf marques de gilets de sauvetage. Les résultats demeurent encore confidentiels, mais ils sont très proches de ceux recueillis par Voiles et Voiliers.
Notamment sur un point essentiel : « Leur capacité à retourner une personne n’est pas toujours démontrée », confirme Charles Badin, de l’INC. « Cette sensation de fausse sécurité pose problème. » D’autres ne se gonflent pas automatiquement alors qu’ils doivent le faire en cinq secondes.
On peut donc se noyer en portant un gilet dûment estampillé. Pas rassurant et guère incitatif pour convaincre des plaisanciers souvent réticents à le porter pour son encombrement et son peu d’élégance. Préoccupée par le sujet, la SNSM a lancé un groupe de travail, explique Pierre Brugnon, « pour améliorer son efficacité et aussi le rendre plus attractif : plus esthétique et personnalisable ».
Les fabricants, réunis dans la Fédération des industries nautiques (FIN) ont, pour leur part, établi une charte qui sera effective début 2012. Exemple : « Nous préconisons d’intégrer les contrôles de gonflage dans le processus de fabrication et d’instituer ensuite des vérifications régulières en limitant leur durée de vie », indique Guillaume Arnauld des Lions, de la FIN.
Jean-Pierre BUISSON.